La première grossesse dans l’espèce humaine par injection d’un spermatozoïde dans le cytoplasme de l’ovocyte (Intra Cytoplasmic Sperm Injection) a été obtenue en 1992.
1. Indications de l’ICSI
- L’infertilité masculine représente la majorité des indications. Cela peut concerner un facteur isolé du spermogramme : nombre de spermatozoïdes insuffisant, mobilité diminuée, pourcentage de formes atypiques trop élevé ou bien sur les trois paramètres réunis (oligoasthénotératospermie ou OATS). Le passage en ICSI est toujours justifié à moins de 500 000 spermatozoïdes mobiles obtenus après préparation du sperme.
- Cette technique peut également être utilisée chez les hommes azoospermiques avec des spermatozoïdes épididymaires ou testiculaires récupérés par biopsie. Cet acte invasif ne doit être réalisé qu’en dernier recours.
- Auto-immunisations antispermatozoïdes à taux élevé d’anticorps.
- Auto-conservation de sperme pour maladie avec traitement potentiellement toxique pour la spermatogenèse.
- D’autres indications peuvent concerner des échecs de FIV inexpliqués avec sperme normal. Le passage en ICSI est décidé en cas de taux de fécondations faibles obtenus lors des tentatives précédentes réalisées en FIV conventionnelle.
2. Le déroulement de l’ICSI
Les étapes qui précèdent (recueil du conjoint et ponction d’ovocytes) et celles qui suivent la fécondation (transfert d’embryons) se déroulent exactement comme dans une FIV classique.
Le spermatozoïde choisi est immobilisé par effet de cisaillement du flagelle grâce à des impulsions données par la micropipette d’injection, puis aspiré. Au moment de l’injection, l’ovocyte préalablement décoronisé (nettoyé) est maintenu par la micropipette de contention et placé dans le champ optique du microscope de sorte que le globule polaire soit situé à 6 heures ou 12 heures, afin d’éviter de toucher le fuseau méiotique. La micropipette d’injection est ensuite doucement introduite pour déposer le spermatozoïde dans le cytoplasme de l’ovocyte. Une fois les ovocytes microinjectés, ils sont remis en milieu de culture à 37°C sous 5% de CO2.
3. Devenir des enfants nés par ICSI
La fécondation in vitro permet à de nombreux couples hypofertiles d’avoir des enfants.
Les nombreuses études réalisées à ce jour n’ont pour la plupart, pas montré d’augmentation des risques de malformations ou d’anomalies génétiques. Néanmoins, les premiers enfants étant nés en 1993, on ne peut pas exclure un problème ultérieur de fertilité chez les garçons nés de pères porteurs d’une oligospermie (baisse du nombre de spermatozoïdes) d’origine chromosomique.
Ainsi, pour toute tentative d’ICSI avec un sperme inférieur à 5 millions de spermatozoïdes /ml, un caryotype constitutionnel du conjoint est obligatoire. Si une anomalie est observée ( <7% des oligospermies sévères), une amniocentèse sera réalisée en cas de grossesse. Cette notion de caryotype systématique s’applique également aux deux conjoints en cas d’antécédents de 3 fausses couches.